Hibiki Senso, Hybride brisée.

Dire que je suis née sous cette forme serait mentir, mais j'y ai passé la majorité de ma courte existence.
Deux ans.
C'est le temps que j'ai passé en tant qu'humaine. Passé ce délai, j'ai subi une opération de la part de mon père, celui-ci étant désireux de voir ce qu'il se passait lorsqu'on "mélange" un humain et un chat. Tout ne c'est pas si bien déroulé, et mon corps à voulu rejeter ce qui venait s'ajouter. Mon père a tout fait pour me garder en vie, et il a finalement réussit. Aujourd'hui, je regrette que ça ai si bien marché.
Je n'ai pas de souvenirs de ce moment, juste des récits de mon père et des photos. Moi avant l'opération, le chat avec qui je partage désormais le corps, le résultat après l'opération,...
Pendant dix années, mon père m'a toujours traitée comme il se doit : comme sa fille. Du moins c'est ce qu'il dit. Il m'a lui-même éduqué, m'apprenant tout ce que je sais, de l'écriture jusqu'au violon, en passant par le ménage et tout ce que je me devais de savoir. Ma mère ne disait rien, ne faisait rien, elle hochait simplement la tête en signe d'acquiescement devant tout ce que lui disait mon père. Mais moi je sais bien que pour lui je n'étais plus sa fille, ni pour ma mère. Pour ces deux personnes je n'étais plus qu'une étrangère, et mon père voyait plus la partie chat en moi que la partie humaine.
J'aurais pu continuer à vivre ainsi, je le voulais, mais il semblait que mon père en ait décidé autrement.
C'était une belle journée d'été. Le soleil brillait fort dans le ciel et j'étais sortie avec mon violon, cherchant à m'échapper de ce monde. Mon père est arrivé au bout d'un moment et c'est assis à côté de moi, dans l'herbe. Il approuvait mes progrès, et moi, voulant qu'il soit fier de moi, je m'appliquais du mieux que je le pouvais.
Au moment où je cessais ma musique, mon père m'agrippa par le poignet et me tira. Je me laissais faire et me laissa conduire jusqu'au pommier contre lequel il me plaqua. Il m'embrassa alors, et je voulus résister. Mais sa force était plus grande que la mienne, et il fit ce qu'il voulait de moi.
Je ne perdis pas que ma virginité à ce moment, je perdis aussi le peu de fierté et de dignité que j'avais. Il me laissa au bas du pommier, dépouillée et brisée. Je restais là jusqu'au soir, ne sachant quoi faire, et je m'enfuis une fois le soleil couché.
Durant toute une année, j'allais de gauche à droite, volant pour me nourrir et ne cessant de fuir, et un jour je revins chez mes parents. Je ne sais pas si c'est le destin ou le hasard qui m'y avait emmenée, mais en tout cas j'y étais. Je me mis alors en route vers cette demeure qui n'a jamais vraiment été la mienne, une idée en tête, et toquais simplement à la porte. La personne qui m'ouvrit n'était plus rien plus moi, bien qu'autrefois c'était ma mère, et je n'eus aucun scrupule a mettre fin à ces jours. Une fois cette infâme tâche accomplie, je passa au dessus du corps et avança vers le salon par instinct.
Mon ennemi se trouvait bien là, assis sur son fauteuil en fumant une pipe devant la cheminée, sa dernière pipe... J'avançais à pas de loups vers le fauteuil et allait lui tranchait la gorge lorsqu'une main agrippa fermement mon poignet. Me retournant, je vis avec étonnement un homme au muscles bien développés. Je me débatis pour me dégager, mais il était bien plus fort que moi. Celui qui était auparavant mon père se leva et se mit debout devant moi, me regardant haut. Je lui lançais un regard de haine, et il éclata de rire.
Je ne saurais expliqué la raison de ce rire, et peu après l'autre homme éclata à son tour de rire. La scène qui c'était produite il y a un an se repassa, mais avec deux hommes et d'une façon bien plus brutale. Je me débattis du debut jusqu'à la fin, mais je ne pus rien faire d'autre, j'étais trop faible.
Lorsqu'ils me laissèrent, j'étais à moitié assomée par un coup que l'on m'avait donné sur le crâne, une fine goutte de sang coulant sur mon visage et partant de mon front. Ma vue devenait floue, et je vis une autre personne s'approcher de moi sans pouvoir voir distinctement de qui il s'agissait. Je ne pouvais même pas dire s'il s'agissait d'un humain ou d'un hyride. Tout ce que je sais c'est qu'il m'enchaîna comme une bête. Je voulus me débattre, mais j'avais bien trop peu de force, et je fus traînée au bout de cette chaîne jusqu'à une cage bien trop petite où l'on m'enferma.
Le reste du voyage était long, et je croyais n'en plus finir. Ma tête me faisait toujours mal et je commençais à avoir des vertiges. Je sentis la voiture s'arrêter, puis ma cage fut soulevée sans délicatesse. Un drap la couvrant m'empêchait de voir où j'étais, et ma tête ne cessait de me faire mal. J'étais secouée dans tout les sens dans cette cage trop petite, et lorsqu'elle s'arrêta enfin, le fond de cette cage vint vers moi et me poussa dans une autre cage. Elle était plus grande et plus propre, du journal étant sur le sol. Outrée, je cogna les barreaux de la cage et me mit à tirer dessus. Il fallait que je sorte, tout de suite. Mais à peine deux minutes s'étaient écoulées que je reçus un coup de jus et je fis un bond en arrière. J'entendis d'autres cris que les miens, et je me calma alors pour regarder qui il y avait d'autre. Des hyrbides, des dizaines d'hybrides se trouvaient là, tous différents et tous dans une cage identique à la mienne. Ils me regardaient en fronçant les sourcils, et je compris qu'eux aussi avaient payé le coût de ma rage. Soupirant, je m'assis au fond de la cage, éspérant qu'on me sorte de là le plus vite possible.Une autre année c'est écoulée, et aujourd'hui je suis toujours dans cette cage, en attendant que l'on vienne me sortir de là.